L'Allemagne s'attaque aux "killerspiele"
Depuis quelques mois déjà, le gouvernement allemand, ainsi que de nombreux autres groupes et associations, se sont mis en tête d'interdire ce que l'on appelle là-bas les "killerspiele" ou "jeu de tueur". Ce genre inclut normalement tous les jeux vidéos qui consistent à tuer des ennemis virtuels ( soit beaucoup de jeux vidéos ), mais les autorités ont décidé d'y inclure un peu tout et n'importe quoi : MMORPG ( WOW est addictif, allez ! hop ! dans le panier ), RTS ( Warcraft III, Counter-Strike, c'est pareil, c'est du LAN, pof ! ), activités réelles ( paintball, airsoft, laserdom, c'est tirer sur des gens, c'est mal ) et même les RPG ( Final Fantasy est qualifié de "killerspiele" ).
Naturellement, de très nombreux personnages y sont allés de leur appel à l'interdiction des "killerspiele" : des verts aux syndicalistes de police en passant par Super Nanny et les représentants de la CDU, les joueurs allemands ne trouvent que très peu de soutien. Voici ce qui est ressorti d'une interview avec Joachim Hermann, ministre de l'intérieur bavarois :
"je ne pense pas que des gens qui passent leur temps sur leur ordinateur à tuer d'autres personnes à la chaîne et à achever leurs victimes agonisantes pour faire éclabousser le sang puissent se sentir blessés par mes remarques"
Personnage très influent qui, au passage a assimilé les jeux vidéos à la pédo-pornographie. La plainte déposée pour diffamation suite à cette remarque a été jugée nulle et non-avenue.
Cette furie répressive a déjà trouvée son écho dans les médias allemands pour prévenir les honnêtes familles de ne pas laisser leurs enfants utiliser des simulateurs de meurtre. Plusieurs procédures ont d'ores et déjà été mises en place pour diminuer considérablement l'importance du jeu vidéo dans la société. On peut noter pour exemple le retrait des rayons des jeux vidéos "18 ans et plus", alors que les films "18 ans et plus" ne souffrent d'aucune contrainte. Plus récemment, les autorités ont fait pression sur plusieurs villes pour qu'elles refusent d'accepter l'Intel Friday Night Game, un tournoi de jeux vidéos qui compterait plusieurs "killerspiele". D'ailleurs, ils espèrent bien interdire toutes les compétitions de ce genre. Amusons-nous également de la lettre ouverte d'une association allemande pour la promotion de la lecture chez les jeunes qui dénonce la concurrence déloyale de la télévision et des jeux vidéos.
Bref, la croisade du gouvernement contre les "killerspiele" promet d'être aux gamers allemands ce qu'est l'HADOPI aux internautes français : une procédure stupide, liberticide et inefficace mise en place par des gens totalement dépassés par la technologie qu'ils tentent de réglementer.
Source images et infos : CanardPC
Sois le premier à débuter une discussion à propos de cet article !
Ajoute un commentaire !